Décarboner ses activités : enjeux et solutions pour les industriels

Solutions décarbonation industrie activité énergie renouvelables

En France, l’industrie représente environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre.
Le pays vise la neutralité carbone d’ici 2050, ce qui impose d’importants efforts à ce secteur.
Les entreprises peuvent agir en adoptant des solutions moins émissives, en optimisant leur consommation énergétique et en valorisant leurs rejets. Des dispositifs publics comme DECARB IND 25 soutiennent financièrement ces initiatives. Ces actions renforcent à la fois la compétitivité, l’image de l’entreprise et la sécurité d’approvisionnement.
Découvrez ici comment mettre en place une stratégie de décarbonation efficace pour vos activités industrielles.

Qu’est-ce que la décarbonation ?

On entend par « décarbonation » l’ensemble des démarches visant à limiter, voire à éliminer, les rejets de CO₂ liés à l’activité humaine. Dans l’industrie, cela suppose une réorganisation des process de fabrication, de la logistique ainsi que du recours aux ressources énergétiques renouvelables.

Cet effort repose généralement sur l’adoption de techniques à faible empreinte environnementale, l’augmentation de l’efficacité énergétique et la préférence accordée à des ressources renouvelables. Il s’inscrit dans une stratégie plus large de transition, où la priorité est donnée à la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation des écosystèmes.

D’après le Ministère de la Transition écologique, ce secteur génère près d’un cinquième des rejets nationaux de gaz à effet de serre. (Source : Ministère de la Transition écologique, 2020) Les politiques publiques encouragent ainsi la modernisation des infrastructures et l’émergence de procédés innovants pour limiter l’empreinte climatique.

Quels sont les enjeux de la décarbonation pour les entreprises industrielles ?

Les retombées économiques positives pour les entreprises

Amorcer une dynamique de sobriété en CO₂ peut apporter des bénéfices financiers à moyen et long terme. En réduisant leur dépendance aux hydrocarbures, les entreprises limitent les fluctuations de prix associées aux marchés mondiaux. Elles se protègent également de la hausse du coût du carbone sur le marché européen (ETS – Emissions Trading System).

D’autre part, l’amélioration de l’efficacité énergétique se traduit fréquemment par une réduction de la facture d’énergie. Le renouvellement des machines trop gourmandes en ressources, l’optimisation des processus et la valorisation d’énergies résiduelles sont autant d’opportunités pour dégager des économies.

En parallèle, des soutiens financiers (subventions, prêts à taux préférentiels, crédit d’impôt) peuvent accompagner l’investissement dans la baisse des rejets de CO₂. À terme, l’entreprise gagne en compétitivité grâce à une meilleure maîtrise de ses dépenses.

Vous avez des investissements de décarbonation à réaliser prochainement ?

Elaborons ensemble votre stratégie d’aides  !

Un encadrement légal de plus en plus strict autour des sujets de la réduction des GES

Les normes relatives aux gaz à effet de serre se renforcent. La France s’est fixée pour objectif de diminuer ses rejets de 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990, avant de viser la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Les acteurs du secteur doivent donc se préparer à l’évolution de ces règles. Tout manquement peut engendrer des sanctions, compliquer l’accès à certains financements ou conduire à des amendes. Au contraire, respecter (voire dépasser) les obligations en vigueur peut constituer un avantage concurrentiel important.

En outre, certains textes spécifiques incitent à repenser les manières de fabriquer. C’est le cas de la directive sur les émissions industrielles ou du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Les acteurs qui anticipent ces évolutions peuvent prendre une longueur d’avance, et s’imposer sur des marchés plus exigeants en matière de durabilité.

Limiter son empreinte environnementale et préserver la planète

Les activités de transformation contribuent à la présence de gaz à fort impact climatique dans l’atmosphère, ainsi qu’à d’autres polluants. Réduire ces rejets améliore la qualité de l’air et participe à l’effort collectif contre le dérèglement climatique.

Selon l’ADEME, près de 17 % des émissions nationales de CO₂ (hors production d’électricité) proviennent de ce secteur. (Source : ADEME, 2021) En s’engageant dans une stratégie de réduction, les entreprises soutiennent la préservation des milieux naturels et de la biodiversité.

Sur le plan sociétal, cette démarche encourage également la création de filières vertes (maintenance des panneaux solaires, installation de pompes à chaleur, etc.) et génère de l’emploi dans des domaines en plein essor.

Gagner en autonomie énergétique

La décarbonation implique souvent le recours à des approvisionnements faiblement émissifs (biomasse, biogaz, ressources renouvelables, etc.), de préférence d’origine locale. Cette orientation réduit la dépendance vis-à-vis des importations d’hydrocarbures, dont les tarifs sont soumis à des facteurs géopolitiques.

Pour les entreprises, assurer ce type d’approvisionnement contribue à sécuriser l’alimentation énergétique, à mieux maîtriser les coûts et à limiter l’impact des fluctuations mondiales. Dans un contexte de transition accélérée, s’appuyer sur des ressources domestiques et durables peut se révéler être un atout majeur.

Soigner son image et valoriser ses engagements

Les sociétés du secteur industriel sont parfois associées à une réputation de forte pollution. Mettre en avant une stratégie claire vers des solutions bas carbone et publier les résultats obtenus offrent l’opportunité de se différencier.

Cela joue fortement auprès des investisseurs, du grand public et des futurs employés. Une structure qui mise sur la baisse de son empreinte écologique apparaît plus responsable et plus moderne. Cette valorisation constitue également un argument de poids pour capter des talents, notamment chez les jeunes générations, sensibles aux questions environnementales.

Enfin, cette dynamique écoresponsable peut faciliter l’obtention de contrats sur des marchés intégrant de plus en plus de critères liés à la performance environnementale.

Comment lancer une initiative de décarbonation au sein d'une entreprise industrielle ?

Réaliser un bilan carbone de mes activités industrielles

Le bilan carbone d’une structure recense toutes les émissions sur un périmètre défini. On y distingue :

  • Les rejets directs : provenant des opérations de fabrication ou de la combustion d’hydrocarbures sur site.
  • Les rejets indirects : liés à l’achat d’électricité, à l’extraction des matières premières, au transport, etc.

Cet exercice est crucial car il permet de localiser les postes les plus impactants et de classer les priorités. Souvent, un cabinet spécialisé est sollicité pour mener cette évaluation de façon rigoureuse.

Mettre à jour régulièrement son bilan fournit, par ailleurs, des indicateurs précis pour suivre l’avancée de la démarche et procéder aux ajustements nécessaires.

Effectuer un audit énergétique : des économies rapides à la clé

Un audit énergétique dresse un état précis des consommations. Il passe en revue les équipements, détecte les déperditions et formule des pistes d’amélioration.

Cette analyse peut recommander :

  • Le renouvellement de machines obsolètes par des dispositifs plus efficients.
  • La mise en place de récupérateurs de calories résiduelles.
  • Une meilleure isolation thermique des bâtiments.
  • Un ajustement des horaires et périodes de fonctionnement des installations.

Les gains observés se concrétisent souvent dès le court terme. En réduisant ses factures énergétiques, l’entreprise peut rapidement réinvestir les sommes économisées dans d’autres actions en faveur du climat.

Établir un programme de transition énergétique

Après avoir mis en lumière les points faibles et les marges de manœuvre, la société doit définir un plan cohérent.

Ce programme hiérarchise les interventions :

  • À court terme : mesures rapides et peu onéreuses, comme limiter les fuites d’air comprimé ou optimiser l’éclairage.
  • À moyen terme : remplacement des installations majeures, rénovation des lignes de fabrication.
  • À long terme : adoption de technologies de rupture (ex. : hydrogène à faible empreinte, captage-séquestration du dioxyde de carbone).

Le déroulement du plan doit prendre en compte le budget disponible, les incitations publiques et les obstacles techniques, afin d’être validé par les différentes parties prenantes.

Rechercher des aides pour financer la décarbonation

L’évolution vers une production moins émettrice nécessite parfois des ressources financières importantes. Heureusement, diverses mesures accompagnent ces projets :

  • DECARB IND 25 : programme gouvernemental pour accélérer la baisse des rejets dans le secteur manufacturier. Il soutient, par exemple, l’installation de chaudières biomasse, le passage à des énergies faiblement impactantes ou encore la valorisation de la chaleur fatale.
  • Grands chantiers de décarbonation : l’État et l’ADEME encouragent également les initiatives plus ambitieuses (hydrogène vert, capture du CO₂, méthodes de production novatrices…).

Les entreprises peuvent prétendre à des aides directes, des avances remboursables ou des avantages fiscaux. Il est généralement nécessaire de déposer un dossier complet, montrant la pertinence environnementale et la viabilité économique du projet.

Quelles sont les solutions concrètes pour limiter l’impact environnemental des entreprises industrielles ?

Limiter les rejets de gaz à effet de serre liées à ma production

L’essentiel des rejets directs provient de la combustion d’énergies conventionnelles et de procédés chimiques (cas de la sidérurgie ou de la cimenterie, par exemple). Pour les faire baisser, il est possible de :

  • Optimiser les méthodes : traquer les pertes, réduire les rejets involontaires.
  • Moderniser les lignes de transformation : installer des machines plus performantes et moins énergivores.
  • Innover : adopter ou développer des techniques moins polluantes.

D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les différentes branches manufacturières au niveau mondial pourraient réduire de 20 % leurs rejets de CO₂ d’ici 2030 grâce à des technologies déjà disponibles. (Source : AIE, 2021)

Faire des économies d’énergie : par où commencer ?

La maîtrise des consommations constitue souvent la première étape pour abaisser son empreinte climatique. Plusieurs pistes existent :

  • Sobriété énergétique : ajuster les volumes de production aux besoins, éviter de faire tourner des installations à vide, restreindre la climatisation ou le chauffage inutiles.
  • Récupération des flux thermiques : valoriser l’énergie issue d’un processus pour un autre usage (chauffer de l’eau, préchauffer des matières premières, etc.).
  • Pilotage informatique : déployer des capteurs et logiciels d’optimisation afin d’agir en temps réel sur les consommations.

Ces actions rapides et peu coûteuses peuvent offrir un retour sur investissement important, tout en renforçant l’image d’une entreprise plus sobre.

Augmenter l’efficacité énergétique : comment perfectionner la gestion des ressources ?

Aller plus loin que la simple chasse aux gaspillages suppose de revoir en profondeur l’efficacité globale de la chaîne d’activité.

  • Électrifier les étapes : substituer des opérations fonctionnant au gaz ou au fioul par des systèmes alimentés en électricité d’origine renouvelable (pompes à chaleur, fours électriques, etc.).
  • Recourir à des énergies alternatives : biomasse, biogaz, hydrogène vert… Autant de solutions qui permettent de limiter les rejets de CO₂.
  • Captage et stockage du CO₂ : intercepter le dioxyde de carbone émis lors de certaines opérations (métallurgie, production de ciment) pour l’enfouir ou le réutiliser (méthanation, carbonatation, etc.).

Le suivi des performances (kWh par tonne transformée, rejets par unité de produit…) est indispensable pour analyser les progrès et cibler les prochaines optimisations.

Quelles sont les formes d’énergie permettant de réduire l’empreinte environnementale ?

Pour se défaire des ressources conventionnelles, plusieurs sources peu impactantes sont envisageables :

Électricité renouvelable

issue notamment de l’éolien, du solaire (photovoltaïque et thermique), de l’hydroélectricité ou encore de l’énergie marémotrice. Les contrats d’approvisionnement à long terme ou l’autoproduction renforcent la stabilité des coûts et réduisent la teneur en CO₂ du mix énergétique.

Hydrogène à faible empreinte

produit par électrolyse de l’eau grâce à un courant d’origine verte, il ne dégage pas de CO₂ à l’usage. On peut l’employer pour chauffer des fours ou comme matière première dans certains process chimiques.

 

Biomasse et biocarburants

le bois, des résidus agricoles (paille, coques) ou des déchets végétaux sont transformables en source calorifique ou électrique. Dans le transport, le biodiesel et le bioéthanol peuvent suppléer les hydrocarbures classiques.

Biogaz et méthanisation

obtenu par la décomposition de déchets organiques (déchets ménagers, résidus agricoles, etc.), ce gaz peut se substituer au gaz naturel fossile. Il est utilisable en cogénération pour produire simultanément chaleur et électricité, ou injecté directement dans le réseau.

Géothermie

exploiter les ressources du sous-sol couvre partiellement les besoins en chaleur d’un site (chauffage d’installations, préchauffage dans certains process…). Dans les zones à fort potentiel, cette source présente un avantage économique et écologique.

Énergies marines

l’hydrolien ou l’énergie houlomotrice sont encore au stade du développement, mais offrent un potentiel prometteur pour l’avenir.

Nucléaire

sujet sensible en raison des déchets radioactifs, mais source de courant à très faible intensité en CO₂ (6 g à 12 g de CO₂/kWh sur le cycle complet). (Source : RTE, 2021) En France, l’atome représente une part importante du mix électrique et contribue à la faible teneur en rejets de l’électricité nationale.

 

Le choix d’une technologie dépend des ressources disponibles sur le territoire, des besoins (chaleur, électricité, mixte…), et de la compatibilité avec les installations existantes.

Valoriser ou échanger sa chaleur fatale

La chaleur fatale correspond à l’énergie thermique perdue par un processus (turbines, compresseurs…). Au lieu de la libérer dans l’environnement, il est possible de la récupérer pour d’autres utilisations en interne (pré-chauffage, nettoyage, etc.) ou de la céder à une autre société proche.

Certaines collectivités locales exploitent même cette ressource pour alimenter un réseau de chauffage urbain. Ce dispositif collectif diminue le recours à des sources classiques et aide à contenir les rejets de CO₂.

L’ADEME estime que la France pourrait récupérer plusieurs dizaines de TWh d’énergie résiduelle chaque année. (Source : ADEME, 2020) C’est un levier puissant pour accélérer la transition tout en réalisant des gains économiques substantiels.

La réduction de l’empreinte carbone dans le secteur industriel demeure un défi crucial pour la France afin d’atteindre la neutralité d’ici 2050. Avec environ 20 % des gaz à effet de serre imputables à ce secteur, ces entreprises ont un rôle primordial à jouer pour la réussite de l’objectif national.

En définitive, chaque industriel peut construire une feuille de route sur mesure, adaptée à ses spécificités et à ses moyens. Les solutions existent et sont de plus en plus accessibles. À la fois levier de compétitivité, outil de réduction des coûts et atout environnemental, la décarbonation ouvre la voie à une croissance durable et responsable pour l’ensemble du secteur.

Exemple de bloc de mise en avant
Ceci est un texte de substitution pour l’exemple. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.

Ces articles vous intéresseront
Contactez notre équipe !
Les champs suivis d’un “*” sont obligatoires.